L’histoire d’une commune sans histoire
On sait peu de choses sur l’histoire de la commune de Saint-Michel. Aucun ouvrage, aucune documentation ni aucune illustration des siècles passés ne sont parvenu jusqu’à nous.
L’histoire de ce petit village du Dauphiné a été longtemps dépendante des bourgs voisins, d’abord Saint-Geoirs puis Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs. Cette dernière fut à plusieurs reprises l’objet de convoitises entre grands seigneurs locaux.
MANDEMENT DE SAINT-GEOIRS
Au Moyen-Âge, Saint-Geoirs est un mandement, circonscription territoriale sur laquelle le baron de Bressieux exerce son autorité, qui ne se limite pas seulement au territoire actuel de cette commune mais s’étend sur celles qui l’environnent : le village primitif de Saint-Etienne (la Domus Sti Stephani), Saint-Michel, Plan, Quincieu, Sillans, et Izeaux. Saint-Michel fait donc partie du mandement de Saint-Geoirs.
Le pouvoir des seigneurs de Bressieux s’étend sur plusieurs mandement et vassaux*. Ils font partie des quatre baronnies du Dauphiné. Le château de Bressieux « castrum Bressiacum » dont il reste encore des ruines majestueuses en briques roses est construit à la fin du XIIe siècle par Aymard III. Il succède probablement à un premier château érigé vers 1025. Saint-Geoirs possédait aussi son château « castrum Sancti Georgii » construit au Xe siècle. Une mention en est faite au XIe siècle dans le Cartulaire de Saint Hugues.
Il y avait aussi un château fort à Saint-Michel dont il ne reste hélas plus que le nom sur le plan cadastral. Il dominait le village et était situé au sommet du Devès, à l’emplacement actuel de « La Madone ». Là était, sans doute, le siège d’une « mestralie » – mentionnée au XIIIe siècle – c’est-à-dire d’une circonscription administrative et financière, dépendant vraisemblablement du Sire de Saint-Geoirs et du Baron de Bressieux. Il fut entièrement détruit au XVIe siècle. Les relations avec la puissance baronnie devaient être assez étroites, puisque le château de Bressieux avait une porte appelée « Porte Saint-Michel » laquelle ouvrait sur le chemin dit de Saint-Michel.
MANDEMENT DE SAINT-ETIENNE-DE-SAINT-GEOIRS
Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs fait vraiment son entrée dans l’histoire dauphinoise en 1314, sous le Dauphin Jean II qui l’érigea en ville franche et en cité delphinale : “Villa nova Sancti Stephani de San Juerz” et la dota d’une charte. Il fait construire le château de Saint-Étienne avec son enceinte, et y établit, pour le représenter, un châtelain. Saint-Michel dépend donc de lui. À cette époque, le mandement (ou canton) de Saint-Étienne était composé de cinq paroisses : Saint-Étienne, Saint-Michel, Saint-Geoirs, Plan et Quincieu. Il était placé sous l’autorité du Baron de Bressieux, le Sire de Vinay et celui de Saint-Geoirs, eux-mêmes vassaux des dauphins de Viennois.
Sur le plan de l’administration interne, Saint-Michel, comme les autres villages, a un consul désigné par les habitants. Mais les liens avec Saint-Étienne sont étroits, le mandement formant une « communauté » sous l’autorité du châtelain du chef-lieu.
1790
Du fait du démembrement du mandement de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, Saint-Michel devient une commune : Saint-Michel-la-Faim « Sanctus-Michael de fame ».
1793
Sous la Révolution, avec le décret du 25 vendémiaire an II (16 octobre 1793) c’est environ 3000 communes françaises qui changent de nom par souci de gommer toutes références religieuses, nobles, monarchiques.
Ainsi Saint-Michel se transforme en “Coteau du Bon Air”. Saint-Étienne prends le nom de Marathon (commune située à environ 42 km de Grenoble) et Saint-Geoirs, Mont-Geoirs.
Puis les communes reviennent à leurs anciens noms, certaines sous la Convention thermidorienne (1794-1795), d’autres sous le Consulat (1799-1804) et celles qui restent en 1814.
Saint-Michel retrouvera son ancien nom en 1801.
1800
Les municipalités de cantons sont supprimées (17 février 1800). Saint-Michel redevient une commune autonome.
* Vassaux, vassal : un vassal est une personne liée à un seigneur qui reçoit un morceau de territoire que l’on appelle le fief.
Sources : Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, village delphinal – A.-P. Simian, 1861.
Survol historique de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs – Rédigé par l’abbé Joseph Veyron-Churlet.
1728
Les différents noms de la commune
Au cours des siècles, la commune de Saint-Michel aura changé plusieurs fois de noms.
- Au début du XIVe siècle : Sancti Michaelis de fayno
Fayno “de fagina, fayne” : faîne (fruit du hêtre, arbres très communs dans la région et sur les collines) - En 1375 S.-Michel du fayne et de fayn
- Puis plus tard : Saint-Michel près de la Tour (S-tum M-lem prope Turrim)
- Au XVIIIe siècle : Saint-Michel de la Faim ou Saint-Michel la Faim (voir St-Michel du Fay, la Faye, la Fin, de la Fin…)
- 1793 : Coteau du Bon Air. Sous la Révolution française, les noms de saints étaient proscrits
- 1801 : Saint-Michel-de-Saint-Geoirs
Source : Dictionnaire topographique du département de l’Isère. D’après les manuscrits d’Emmanuel Pilot de Thorey, mars 1921, BNF, Paris.
marmonier
13 juin 2022 @ 11 h 50 min
bonjour
je voulais savoir pourquoi il y a tant de ruisseaux
Bernard Durand
13 juin 2022 @ 13 h 35 min
Bonjour !
Ce sont de petits ruisseaux (rus), qui prennent leurs sources à des versants différents des collines du village. Leurs débits et beaucoup moins importants depuis plusieurs décennies.