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L’église du village

Certains disent qu’en des temps très reculés, il y aurait eu une chapelle au Mollaret, au carrefour des routes venant de Saint-Geoirs, et allant au col de la Croix Toutes Aures, et à Quincieu. De cela, nous n’avons aucune preuve.

Les registres paroissiaux, qui remontent à 1688, font mention de l’église paroissiale et du cimetière paroissial, qui lui était attenant.

Que nous apprennent les délibérations du Conseil municipal ?

En 1809 – Est mentionnée la nécessité de l’érection de l’église de Saint-Michel la Chapelle.
L’évêché veut réunir Saint-Michel et Brion à Saint-Geoirs.
Depuis le 01/01/1806, Brion a 236 individus, Saint-Michel en a 405 (Les Fourcoules (13 maisons) lui sont rattachées depuis 15 ans, c’est-à-dire en 1791), soient 641 individus.
Saint-Geoirs en a 565.
Ce projet ne sera pas réalisé car les habitants seraient toujours obligés de faire un long et pénible trajet pour assister aux offices. C’est donc le vicaire de Saint-Geoirs, à dos de sa monture, qui se déplacera, moyennant un supplément de traitement.

En 1817 – Le maire de Saint-Michel expose que la maison presbytérale est dans un état inhabitable, qu’il faut de toute urgence entreprendre des réparations au moins les plus nécessiteuses pour qu’elle ne tombe entièrement en ruine.
Mais l’état des chemins est également plus que lamentable et la commune n’a pas les ressources suffisantes pour leur entretien. Et il faut également faire bâtir une maison commune pour l’école primaire.

Aussi, ce n’est que le 07 mai 1837 qu’est votée la construction d’une église sur cette commune. Cette construction est urgente car l’église actuelle est prête à s’écrouler, sa superficie est insuffisante. Les revenus actuels de la fabrique ont toujours eu peine à suffire, pour l’entretien de l’église et du presbytère. Aucune somme d’argent n’est disponible. Le devis de l’architecte s’élevant à 12 000 F, l’état de l’actif et du passif concluant à l’insuffisance de fonds, il faut donc une imposition extraordinaire d’une somme de 7 000 F.
Donc, beaucoup de sacrifices. en perspective…
Une caisse de secours est créée à cause des inondations de 1840 et elle servira à payer une cloche de 475 kg
Mais cette cloche ne peut pas être placée sur le clocher de l’église, attendu qu’il ne pourrait pas la porter puisqu’il n’est pas assez grand pour la contenir !
Il faut donc la placer sur une charpente qui sera mise près le cimetière et ensuite de l’enclore au plancher pour la mettre à l’abri de tout danger !

En 1843 – Présentation de deux projets de reconstruction de l’église :
• devis estimatif de M. Péronnet, architecte de Grenoble : 3 nefs, 6 piliers ou colonnes, arcs et voûtes en briques, tout le surplus de l’édifice en mur et maçonnerie, transept de chaux, sable, pierre…; pour les portes et fenêtres : bois de construction, planches.
Somme : 12 205 F.
• devis de Jean-Antoine Durand, géomètre et expert du cadastre, à la demande du maire et du président de la fabrique : une seule nef, murs en maçonnerie élevés à 1m50, pisé, terre battue, le clocher de l’ancienne église employé à la construction de la nouvelle église ;
s’il en manque, l’entrepreneur les fournira pour 8 F le m2.
Somme 9 644 F
Ce devis réalisant une économie de 2 560 F sera accepté.
L’église sera construite dans la terre.
Le corps aura 15 à 16 m de long, 11 à 12 m de large.
Les dimensions du chœur seront construites à la volonté de l’architecte, le clocher d’une étendue nécessaire pour contenir la cloche de front
et du poids de 12 à 15 quintaux métriques construits à gauche, la sacristie à droite.
Le Conseil municipal n’entend contraindre la commune à aucune corvée forcée.
Le sable pourra être pris à une distance de 3 km environ, ou peut-être plus.
Le Conseil charge l’entrepreneur du transport de pierre de taille près de Bourgoin.
Il faut prévenir les gouttières.
Une flèche au clocher deviendrait nuisible à cause de l’élévation des orages extraordinaires qui se font sentir dans cette position.
Une commission de 3 membres assiste le maire dans les travaux d’adjudication et conclut que l’église ne pourra contenir tous les habitants.
D’après le dernier recensement, la population s’élève à 508 habitants. Presque tous les habitants voudront des bancs ou des chaises.
Il faut donc l’agrandir de 3 mètres 20 en longueur sans rien changer à la largeur, mettre 8 colonnes au lieu de 6, et ajouter deux fenêtres.
Le clocher lui aussi sera agrandi de 50 cm du côté de l’ancienne église et de la même grandeur du côté des propriétaires voisins.
Jusqu’en 1846 plusieurs modifications s’échelonnent, prouvant les difficultés qu’a connu cette construction, notamment pour le plafond, que l’on choisit voûté.


Madeleine Meunier